Ciné CLEP : Singularités d’une jeune fille blonde

Singularidades de uma Rapariga Loura

Mercredi 16 janvier 2019 à 20h15

Bibliothèque Saint-Corneille, salle Michèle Le Chatelier

Entrée Gratuite

Réalisateur

Manoel de Oliveira (2009)

Acteurs

Ricardo Trêpa Macário
Catarina Wallenstein Luisa Vilaça
Diogo Doria Oncle Macário
Carlos Santos Caixeiro
Julia Buisel Dona Vilaça
Leonor Silveira La femme du train
Filipe Vargas l’ami
Miguel Seabra le notaire
Rogério Samora l’homme au chapeau de paille

Synopsis

Dans un train, Macário raconte ses tourments à une étrangère. Il est tombé follement amoureux d’une jeune fille blonde apparue à la fenêtre en face de son bureau. Introduit par un ami, il la rencontre dans un cercle littéraire. Il désire l’épouser mais son oncle, pour qui il travaille comme comptable, s’y oppose. Comme il insiste, son oncle le renvoie et convainc ses relations professionnelles de ne pas lui donner de travail. Macário est alors forcé à l’exil pour gagner sa vie. Quand après d’autres péripéties il rentre enfin à Lisbonne, son oncle accepte le mariage. Mais le jeune homme découvre un trait de caractère troublant de sa fiancée…

Critique

par Jacques Morice (Télérama)

Dans un train qui file vers l’Algarve, un homme affligé raconte à une inconnue ses cruelles infortunes. Travaillant comme comptable dans la boutique de son oncle, il est tombé amoureux d’une jeune fille blonde, une voisine qui apparaît souvent à sa fenêtre, un éventail à la main. Tous deux font connaissance, l’amour est réciproque. Le jeune homme souhaite épouser l’élue mais l’oncle de cette dernière s’y oppose. Contraint de s’exiler, seul, au Cap-Vert pour gagner sa vie, Macário diffère sa demande en mariage en attendant d’avoir une situation financière stable…

Ce délicieux récit d’apprentissage réserve au moins deux surprises de taille — on ne les révélera pas —, qui montrent qu’il ne faut jamais se fier aux apparences, les souriantes comme les sévères. Avec presque rien, Oliveira nous transporte — en train ou à travers l’imaginaire. Il suffit de quelques accessoires, comme cet éventail chinois unique en son genre, de comédiens solides (de Diogo Dória à Luís Miguel Cintra, qui lit à un moment un poème de Pessoa), ou d’une muse mystérieuse, « blanche colombe de neige et d’or ». C’est simple comme bonjour, fluide, intemporel. Le contraire d’une leçon : un geste de cinéma détaché.