Ciné Clep : Tel père tel fils

Mercredi 5 avril 2017 à 20h15

au Théâtre à Moustaches

1bis place du Change – Compiègne

tel-pere-tel-filsEntrée 4€

Réalisé par Hirokazu Kore-Eda (2013)

Durée 120 mn

Nationalité : japonais

Avec Masaharu Fukuyama (Ryota Nonomiya) , Machiko Ono (Midori Nonomiya) , Yôko Maki (Yukari Saiki)

 

 

Synopsis

Ryota Nonomiya, un brillant architecte, bourreau de travail, tient absolument à ce que son jeune fils de 6 ans, Keita, apprenne le piano, la compétition, la dureté de la vie, et intègre la meilleure école privée de la ville. Il laisse à son épouse, Midori, le soin quotidien de l’enfant. Leur univers est ébranlé lorsque l’administration de la maternité où Keita est né leur apprend qu’il y a eu échange d’enfants à la naissance. Ils rencontrent leur fils biologique, Ryusei, et ses parents, des gens simples et aimants, qui déplaisent à Ryota. Les deux familles doivent faire face à un choix impossible. Ryota croit, lui, dur comme fer, à la voix du sang…

Critique

Par Samuel Douhaire (Télérama)

Genre : naissance d’un père.

Deux bébés ont été intervertis à la maternité. Les familles, l’une riche et un peu coincée, l’autre modeste et bohème, l’apprennent six ans après… De ce postulat, Etienne Chatiliez avait tiré une comé­die satirique bon enfant, La vie est un long fleuve tranquille. Le Japonais Hirokazu Kore-eda chronique, lui, les conséquen­ces psychologiques d’une telle révélation avec une grande douceur. Y compris dans les scènes de conflit et de séparation.

L’auteur de Nobody knows reste un grand cinéaste de l’enfance, toujours habile à montrer l’incompréhension douloureuse sur le visage de ses jeunes comédiens. Mais ce que le film raconte avant tout, c’est la naissance d’un père. Ryota, architecte surbooké, pousse son jeune fils à l’excellence. Quand il apprend que le petit Keita n’est pas son enfant biologique, il semble presque soulagé : un bambin aussi doux ne pouvait être de son sang… Mais il se révèle tout aussi démuni face à la chair de sa chair : ce gosse effronté, mécontent de devoir changer de papa, résiste sans trembler aux exigences de son géniteur. Avec sensibilité, Kore-eda rappelle que le sentiment de paternité relève moins de l’inné que de l’acquis. Au contact de l’autre famille, Ryota l’égoïste découvre une autre manière de vivre avec son enfant : plus désordonnée, mais plus à l’écoute. On ne devient pas père tout seul, telle pourrait être la morale de cette fable délicate.