Ciné CLEP : JULIE (EN 12 CHAPITRES) (Verdens Verste Menneske)

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Vendredi 18 novembre 2022 à 20h15

Bibliothèque Saint Corneille – Compiègne

Entrée gratuite

Séance animée par Amy Hidalgo

Réalisateur : Joachim TRIER

Synopsis :

Julie, âgée de trente ans, est instable. Elle passe de la médecine à des études de psychologie. Elle s’essaie ensuite à la photographie, avec le soutien de sa mère, étonnée, mais très compréhensive, pour finalement travailler dans une librairie. C’est une jeune femme sympathique, alerte, qui refuse d’avoir des enfants et la routine. Elle fréquente Aksel, un dessinateur à succès de 45 ans qui voulait devenir parent avec elle. Julie rencontre Eivind, son futur amant lors d’une soirée de mariage alcoolisé où elle s’est incrustée sans connaitre personne. Elle quitte Aksel pour Eivind, en espérant une fois de plus de donner un nouveau sens à sa vie…

Acteurs :

Renate Reinsve

Anders Danielsen

Maria Grazia

Critique :

Allant et grâce poétique. Ce sont les qualités premières de cette comédie romantique et littéraire. La Julie du titre est dépeinte à travers douze chapitres, comme dans un roman. Douze moments qui englobent plusieurs années de son existence, autour de la trentaine. Dans le prologue, on apprend que la demoiselle était dans sa jeunesse une étudiante brillante, qui a suivi des études de médecine puis, insatisfaite, a changé de branche, en voulant devenir psychologue. Avant de changer à nouveau pour se lancer dans la photographie. Une pointe d’ironie filtre, laissant deviner une touche-à-tout qui papillonne, ne sachant pas exactement ce qu’elle veut.

C’est à la fois vrai et faux. Les facettes de Julie sont multiples. Joachim Trier fait d’elle un portrait psychologique et sentimental subtil, à travers son travail, ses liens de famille et surtout deux histoires d’amour successives. Le film est parfois mordant, proche de la satire sociologique. Mais il s’attache surtout à explorer la vie intérieure de Julie. Un être de contradictions. Qui brave la pression sociale l’astreignant à être mère mais peine à s’accomplir. Qui a du talent dans l’écriture mais renonce à le capitaliser. Un personnage solaire et mélancolique, indissociable de Renate Reinsve, révélation pleine de sensualité, Prix d’interprétation à Cannes, qu’on ne se lasse pas de suivre dans ses déambulations, à travers le temps et la ville aérée d’Oslo.

Captivant et fluide, Julie (en 12 chapitres) bascule dans son dernier tiers, offrant soudain une partition plus grave. Joachim Trier se refuse pourtant à toute noirceur, préférant se tourner du côté d’une sagesse qui n’a rien de mièvre. Bien malin qui peut dire à la fin si le trajet de Julie aboutit à une forme de gâchis. Ou à l’épanouissement discret et neuf d’un dandysme au féminin. Jacques Morice (Télérama)

Post Author: Michel Fumagalli