LA SCANDALEUSE DE BERLIN de Billy Wilder

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la scandaleuse de Berlin 2

Mercredi 13 juin 2018 à 20h15

Au Théâtre à Moustaches

1 bis place Saint Jacques Compiègne

Réalisé par Billy Wilder (1948)

Avec Jean Arthur (Phoebe Frost) , Marlene Dietrich (Erika von Schlütow) , John Lund (le capitaine Pringle)…

Synopsis

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, une commission parlementaire américaine arrive à Berlin pour enquêter sur les moeurs et les conditions de vie des GI en Allemagne. Phoebe Frost, membre de la commission, puritaine et intransigeante, découvre les dessous de la réalité berlinoise, le marché noir et la prostitution. Elle apprend notamment qu’une chanteuse de cabaret et ancienne membre du parti nazi, Erika von Schlütow, bénéficie de la protection d’un officier américain, le capitaine Pringle. Celui-ci feint de tomber amoureux de la rigide Phoebe afin de l’amadouer. Conquise, celle-ci abandonne peu à peu sa cuirasse et se laisse séduire…

Critique du 18/02/2017

Par Guillemette Odicino (Télérama)

Genre : « nos âmes contre des lucky strike. »

Dès les premières images, où des représentants du Congrès américain survolent le Berlin en ruine de l’immédiat après-guerre, le style incisif de Billy Wilder est à l’oeuvre : « Donner du pain à celui qui a faim, c’est de la démocratie. Mais le faire avec ostentation, c’est de l’impérialisme », lance l’un d’eux à propos de l’aide américaine aux Berlinois. Le personnage de Jean Arthur, missionnée pour vérifier la bonne moralité des troupes d’occupation (elle va tomber de haut !) est un peu une cousine de Ninotchka (dont Wilder coécrivit le scénario pour Lubitsch), communiste pure et dure qui découvrait, horrifiée, les plaisirs du capitalisme. La représentante de l’Iowa, elle, est confrontée aux magouilles et à la « fraternisation » de l’occupant avec l’occupé…

Grande idée que d’avoir convaincu Marlene Dietrich de jouer une ex-nazie reconvertie en chanteuse opportuniste ! Ses dialogues avec l’officier américain qui la protège (John Lund, un peu fade) sont de véritables feux d’artifice de sous-entendus sexuels. Pourtant, derrière la comédie très insolente, il y a la ville. En ruines. En cendres. Le naturalisme des plans de Berlin (filmés en 1947, avant le tournage) est d’une profonde gravité.

Post Author: Michel Fumagalli