Voyage en Italie

Ciné CLEP

Mercredi 17 janvier 2018 à 20h15

Au Théâtre à Moustache

1 bis Place Saint Jacques – Compiègne

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Réalisation :

Roberto ROSSELLINI

Avec :

Ingrid Bergman (Katherine Joyce) , George Sanders (Alexander Joyce) , Leslie Daniels (Tony Burton)

Synopsis

Alexander et Catherin voyagent en Italie. Ils sont anglais. Lui, froid et désabusé, considère toute chose avec méfiance et prétend ne s’intéresser qu’à l’affaire d’héritage qui le conduit en Italie. Elle, romantique et vive, se penche avec curiosité sur tout ce qu’ils rencontrent. Leurs rapports sont compassés. Les malentendus se succèdent et ils en viennent même à évoquer la possibilité d’un divorce. Mais la beauté du pays et la simplicité chaleureuse de ses habitants vont progressivement les rapprocher et raviver leur amour…

Critique

Par Jacques Morice (Télérama)

Ce film phare, préfigurant l’insatisfaction chic d’Antonioni mais aussi la Nouvelle Vague, fut boudé à sa sortie, malgré la défense ardente d’une frange de la critique. Refus de la psychologie, raréfaction des événements, mise à nu des stars, tout cela sert une vision nouvelle du couple, appréhendé dans l’intimité, sans romantisme.

Itinéraire sec, mais souterrainement poignant, d’un couple de bourgeois anglais sur le point de se séparer, le film séduit par sa man

ière de distiller des dissonances extérieures et des intermittences du coeur. D’un côté un homme épris d’argent et de travail, de l’autre une femme rêveuse et frustrée. D’un côté aussi, le Nord, pôle financier et actif, tourné vers l’avenir ;

de l’autre, le Sud, terre d’attente et de ruine. Tout près du divorce, le couple se réconcilie in extremis au cours d’une séquence magistrale, devenue fameuse. Comment le miracle s’est-il accompli ? La réponse se cache dans le film et au-delà, dans ses replis imperceptibles, ses détails anodins, ses temps morts ou pleins, ses paysages traversés. L’hymne au couple (seul aboutissement harmonieux du sentiment) est ici indissociable d’une vision cosmogonique du monde. Mais ce voyage en terre brûlée ne serait rien sans l’amour réciproque et fragile, sensible à l’image, du cinéaste et de son actrice, épouse dans la vie, qui tourna cinq films avec lui.