Ciné CLEP : Le Labyrinthe de Pan (El Laberinto del fauno)
Vendredi 17 mars 2023 à 20h15
Bibliothèque Saint Corneille – Compiègne
Entrée gratuite
Séance animée par Antoine Torrens et Jean-Christophe Tolg
Réalisateur : Guillermo del Toro, 2006
Synopsis
En 1944, en Espagne, alors que la répression franquiste bat son plein. Carmen, une jeune veuve, s’est récemment remariée avec Vidal, un capitaine de l’armée franquiste froid et autoritaire. Elle le rejoint dans sa maison avec Ofelia, sa fille. Mais l’enfant se fait difficilement à sa nouvelle vie. Tandis que sa mère, affaiblie par sa deuxième grossesse, garde le lit, la petite explore les environs. Dès la première nuit, une fée lui apparaît et la guide jusqu’à un labyrinthe, derrière la maison. Là, Ofelia rencontre un faune. La créature lui révèle qu’elle est peut-être la princesse disparue d’un royaume magique. Mais pour s’en assurer, la fillette devra s’acquitter de trois épreuves…
Critique
Réalisateur inspiré de Hellboy, Guillermo del Toro renouait ici avec la veine de L’Echine du diable, thriller fantastique sur fond de guerre d’Espagne. Cette fois, l’action se déroule en 1944 et les républicains ne sont plus qu’une poignée de résistants maquisards. Obligée de suivre sa mère, remariée avec un cruel capitaine franquiste, la petite Ofelia n’aime ni sa nouvelle vie ni sa nouvelle demeure, un vieux moulin aux allures de chambre de torture. Dans la forêt alentour, elle découvre un ancien labyrinthe où un faune aux membres boisés, Pan, lui révèle ses origines enchantées et la soumet à trois épreuves…
Grâce à de remarquables effets spéciaux, le film mixe avec fluidité la fiction historique et le conte chimérique, multipliant les passerelles entre réel et merveilleux, les créatures magiques et les monstres humains. Dans ce monde cauchemardesque et féerique à la fois, les sons aussi prennent une résonance singulière.
Cette envoûtante fable horrifique est aussi une parabole sur le fascisme. Droit dans ses bottes, Sergi López (étonnant) incarne un militaire fétichiste qui voit dans la souffrance, infligée et subie, un gage de virilité. Plus sombre que le voyage de l’Alice de Lewis Carroll, personnage auquel les souliers vernis et la robe bouffante de la fillette font référence, le parcours initiatique d’Ofelia passera peut-être par le deuil. Mais pas celui du merveilleux. — Mathilde Blottière (Télérama)
Mardi Gras pour les enfants de l’éveil corporel
Moment de plaisir pour les enfants du cours d’éveil à la danse classique.
Les enfants sont venus déguisés pour ce cours dispensé par Estrella à la veille du Mardi Gras.
Ciné CLEP : Mon oncle Benjamin
Vendredi 10 février 2023 à 20h15
Bibliothèque Saint Corneille – Compiègne
Entrée gratuite
Séance animée par Didier Clatot
Réalisateur
Édouard Molinaro, 1969
Acteurs
Jacques Brel : Le docteur Benjamin Rathery
Claude Jade : Manette
Rosy Varte : Bettine Machecourt
Lyne Chardonnet : Arabelle Minxit
Bernard Blier : Le marquis de Cambyse
Paul Frankeur : Le docteur Minxit
Bernard Alane : le vicomte de Pont-Carré
Mestral Armand : Machecourt
Alfred Adam : Le sergent
Carlo Alighiero : L’intendant du marquis
Robert Dalban : Jean-Pierre – l’aubergiste
Paul Préboist : Le notaire Parlenta
Synopsis
Benjamin Rathery exerce son art de médecin dans la riante campagne de Clamecy, sous le règne de Louis XV. Il soigne gratuitement les pauvres et se dédommage en faisant largement payer les riches. Un jour, il provoque le marquis de Cambyse, qui se prépare à lui faire payer chèrement son impudence..
Critique
Au XVIIIe siècle, Benjamin Rathery est un médecin de campagne pas comme les autres. Il nargue la noblesse, soigne bénévolement les pauvres et court volontiers le jupon. Un jour, sa soeur se met en tête de le marier…
Au lendemain de 1968, Jacques Brel s’était passionné pour ce personnage. Il y a du Cyrano dans Benjamin : grande gueule, mépris de l’argent, amour de la liberté. Mais un Cyrano qui aime la bonne chère et pour qui la chair est loin d’être triste. Certains, à l’époque, ont vu de la grivoiserie dans des séquences où éclataient, en fait, une vraie santé, une salubre insolence — le moment hilarant où Bernard Blier, en caricature de vieux marquis, doit se déculotter en public. Ces aventures nous sont contées à bride abattue, sans temps mort, et permettent de retrouver une savoureuse galerie de comédiens à trogne : Alfred Adam, Paul Préboist, Robert Dalban… Si l’on rit souvent, la paillardise se teinte aussi de mélancolie, comme dans cette très belle scène des adieux du docteur Minxit à ses amis. Mon oncle Benjamin reste un des meilleurs films d’Edouard Molinaro. — Bernard Génin (Télérama)
Ciné CLEP : IMMORTEL (AD VITAM)
En parallèle à l’exposition Enki Bilal (Espace Jean Legendre)
Film français (2002). Animation, Science fiction. Durée : Date de sortie française : 14 Mars 2004 Réalisateur : Enki Bilal d’après son oeuvre Interprètes : Linda Hardy (Jill Bioskop), Charlotte Rampling (Elma), Thomas Kretschmann (Nikopol), Thomas M. Pollard (Horus d’Hiéraknopolis), Yann Collette (Froebe), Frédéric Pierrot (John), Jean-Louis Trintignant (Jack turner), Corinne Jaber (Lily Liang), Joe Sheridan (Kyle Allgood) Production : Téléma Productions, France, TF1 Films Production, France Distribution : UFD, France
L’histoire :
New York 2095. Une pyramide flottante au-dessus de Manhattan… Une population de mutants, d’extraterrestres, d’humains, réels ou synthétiques… Une campagne électorale. Un serial killer boulimique qui cherche un corps sain et un dieu à tête de faucon qui n’a que sept jours pour préserver son immortalité. Un pénitencier géostationnaire qui perd un dissident subversif congelé depuis trente ans et une jeune femme sans origine connue, aux cheveux et aux larmes bleus… Trois noms : Horus, Nikopol, Jill… Trois êtres aux destins convergents où tout est truqué : les voix, les corps, les souvenirs. Tout, sauf l’amour qui surgit comme une délivrance.
Pour son troisième film Enki Bilal fait une adaptation de sa trilogie Nikopol appuyé par le producteur Charles Gassot. Le point fort du film c’est bien sûr le visuel : décor, maquillage, costumes, lumières, accessoires. Ne vous attendez pas à voir une adaptation directe et fidèle de la bande dessinée car Enki Bilal qui aime les anachronismes a préféré s’en servir de matériaux de départ pour créer une nouvelle version de sa vision de la trilogie Nikopol.
Les personnages
Pour ce film, Enki Bilal a fait le choix d’utiliser des personnages en trois dimensions ce qui abouti à un film où on ne compte que trois personnages représentés par des humains. Il faut dire que par moment ces personnages virtuels manquent de naturels à l’instar de ceux du film Final Fantasy. On pourrait même y trouver une certaine incohérence artistique. En effet que les dieux égyptiens perchés dans leur pyramides soient en3D stylisée est plutôt intéressant puisqu’ils sont ainsi clairement différenciés des personnages humains et extra-terrestres. Mais ensuite, tous ces personnages en 3d font perdre un peu de cet intérêt. D’autant que la présence humaine dans ce film très visuel et graphique aurait permis de rendre moins artificielles certaines parties du film.
Lors d’une rencontre à la fnac Bordeaux, Enki Bilal a expliqué qu’il avait choisi d’utiliser autant de personnages 3D afin de renforcer le côté hybride du film et des personnages. Dans cette société, tout les personnages peuvent être mutants ou venir d’ailleurs. Donc, pour lui il n’y a pas d’incohérence et il est satisfait par les choix qui ont été fais sur le style des personnages
Un univers Bigarré
Le film baigne dans un New York réparti sur trois niveaux au sein desquels se répartissent les humains et les non-humains car ce monde est peuplé de mutants et humanoïdes en tout genre. Cette grande variété de la faune est aussi le prétexte à la manifestation de comportements étonnants. Requin marteau mutant qui se déplace dans la plomberie, petits personnages mous et translucides qui proposent du savon ou un pistolet (c’est au choix selon ce qu’on veut nettoyer) et émettant des sons incompréhensibles avec une petite voix.
Critique de la société
Le film est l’occasion de critiquer la société de consommation moderne avec ses grands groupes internationaux contrôlant des technologies de pointes. Eugenics est une société fictionnelle de Immortel qui manipule les gênes et que l’on sent capable des pires choses ; elle va jusqu’à tuer des policiers pour préserver ses intérêts. Pour Enki Bilal que le monde médical fascine, c’est l’occasion de pointer du doigt certaines grandes tendances de notre société qui fait la promotion du non-vieillissement et cherche à prolonger la vie.
Verdict
Si vous n’êtes pas du genre frileux, c’est un film atypique qui mélange allégrement différentes techniques visuelles (cinéma traditionnel, images de synthèse, compositing pour mélanger toutes les différentes sources sans parler du magnifique travail fourni par les équipes de Duran qui est une société française tout de même et pas des moindres). Linda Hardy s’en sort plutôt bien et le film bénéficie de la présence de Charlotte Rampling ainsi que d’un personnage de synthèse manipulé par Jean-louis Trintignat. Comme ce film est une première dans le cinéma européen on peut saluer sa venue et le soutenir même si il n’est pas parfait d’autant qu’il échappe aux fautes goût de certains Batman par exemple.
Laurent Berry (dvdcritiques.com)
Expo Dessins > Peintures : mini stages
Lors de l’exposition de l’atelier dessin du Clep, nos animatrices ont proposé 2 mini stages gratuits et ouverts à tous L’un de ces stages était consacré à la technique du collage Jeunes et moins jeunes n’ont pas boudé leur plaisir et ont réalisé rapidement de jolies œuvres.
Ciné CLEP : LES SEPT MERCENAIRES (The Magnificent Seven)
Vendredi 9 décembre 2022 à 20h15
Bibliothèque Saint Corneille – Compiègne
Entrée gratuite
Séance animée par Amy Hidalgo
Réalisateur : John Sturges
Acteurs :
Yul Brynner, Steve McQueen, Eli Wallach, Buchholz Horst, Charles Branson
Synopsis :
Terrorisés par des pillards, les habitants du village d’Ixcatlan décident de faire appel à des mercenaires pour se protéger. Une délégation se met en route pour la ville voisine. Les exploits de cow-boys intrépides, Chris et Vin, suscitent l’admiration des villageois qui décident de s’adresser à eux..
Critique :
John Sturges s’est inspiré du chef-d’œuvre de Kurosawa, Les Sept Samouraïs. De l’intrigue originale, il n’a gardé que l’ossature. Une lutte inégale, désespérée, et l’héroïsme froid des mercenaires confrontés à une cause qui n’est pas la leur. L’âpreté inédite des combats, des personnages souvent « surjoués » (en particulier par l’« affreux » Eli Wallach) préfigurent l’arrivée du western spaghetti : gueules cassées, vrais durs, silences virils et situations volontairement caricaturales. Il manque seulement à cette geste importée du Japon le brin d’autodérision qui fit, plus tard, le succès des productions italiennes. — Cécile Mury (Télérama)
Ciné CLEP : JULIE (EN 12 CHAPITRES) (Verdens Verste Menneske)
Vendredi 18 novembre 2022 à 20h15
Bibliothèque Saint Corneille – Compiègne
Entrée gratuite
Séance animée par Amy Hidalgo
Réalisateur : Joachim TRIER
Synopsis :
Julie, âgée de trente ans, est instable. Elle passe de la médecine à des études de psychologie. Elle s’essaie ensuite à la photographie, avec le soutien de sa mère, étonnée, mais très compréhensive, pour finalement travailler dans une librairie. C’est une jeune femme sympathique, alerte, qui refuse d’avoir des enfants et la routine. Elle fréquente Aksel, un dessinateur à succès de 45 ans qui voulait devenir parent avec elle. Julie rencontre Eivind, son futur amant lors d’une soirée de mariage alcoolisé où elle s’est incrustée sans connaitre personne. Elle quitte Aksel pour Eivind, en espérant une fois de plus de donner un nouveau sens à sa vie…
Acteurs :
Renate Reinsve
Anders Danielsen
Maria Grazia
Critique :
Allant et grâce poétique. Ce sont les qualités premières de cette comédie romantique et littéraire. La Julie du titre est dépeinte à travers douze chapitres, comme dans un roman. Douze moments qui englobent plusieurs années de son existence, autour de la trentaine. Dans le prologue, on apprend que la demoiselle était dans sa jeunesse une étudiante brillante, qui a suivi des études de médecine puis, insatisfaite, a changé de branche, en voulant devenir psychologue. Avant de changer à nouveau pour se lancer dans la photographie. Une pointe d’ironie filtre, laissant deviner une touche-à-tout qui papillonne, ne sachant pas exactement ce qu’elle veut.
C’est à la fois vrai et faux. Les facettes de Julie sont multiples. Joachim Trier fait d’elle un portrait psychologique et sentimental subtil, à travers son travail, ses liens de famille et surtout deux histoires d’amour successives. Le film est parfois mordant, proche de la satire sociologique. Mais il s’attache surtout à explorer la vie intérieure de Julie. Un être de contradictions. Qui brave la pression sociale l’astreignant à être mère mais peine à s’accomplir. Qui a du talent dans l’écriture mais renonce à le capitaliser. Un personnage solaire et mélancolique, indissociable de Renate Reinsve, révélation pleine de sensualité, Prix d’interprétation à Cannes, qu’on ne se lasse pas de suivre dans ses déambulations, à travers le temps et la ville aérée d’Oslo.
Captivant et fluide, Julie (en 12 chapitres) bascule dans son dernier tiers, offrant soudain une partition plus grave. Joachim Trier se refuse pourtant à toute noirceur, préférant se tourner du côté d’une sagesse qui n’a rien de mièvre. Bien malin qui peut dire à la fin si le trajet de Julie aboutit à une forme de gâchis. Ou à l’épanouissement discret et neuf d’un dandysme au féminin. Jacques Morice (Télérama)
Exposition de l’atelier dessin
Ciné Clep : La Vie Moderne
Vendredi 14 octobre 2022 à 20h15
Bibliothèque Saint Corneille – Compiègne
Entrée gratuite
Séance animée par Catherine Raucy
Réalisateur : Raymond Depardon
Synopsis :
Loin de l’agitation en faveur de la modernité à tout crin, le photographe et documentariste Raymond Depardon plonge dans la France rurale qui l’a vu grandir.
Critique :
Le royaume des morts ? C’est au moins une région reculée qu’on approche, devancé par une musique mélancolique de Fauré. Prologue de toute beauté sur une route sinueuse de campagne avec, tout au bout, une ferme. Bienvenue dans le dernier opus d’une trilogie du monde rural au long cours. Du temps a passé, certains sont décédés (la délicieuse Marcelle Brès). Marcel, l’aîné des Privat (84 ans !), ne peut plus mener les bêtes au pré sinon aux beaux jours. Il y a bien de bonnes nouvelles, des naissances, le neveu des Privat qui s’est trouvé une femme et dont l’exploitation tourne bien. Mais le sentiment dominant est plutôt celui d’une précarité accrue.
On voit les fermes cévenoles ensevelies sous la neige, on apprend qu’il y a eu une épidémie. Lorsque Raymond Privat regarde sa vache paralysée en train de mourir, il a l’air aussi terrassé qu’elle. C’est bien la vie moderne, mais avec une relation immémoriale à la nature. Le film regorge de détails : le verre Duralex pour boire le café, une marque de cigarettes antédiluvienne, le « klong » de l’horloge. Et cet homme sur son tracteur, qui acquiesce sans vraiment répondre aux questions, ne l’a-t-on pas vu ailleurs, dans un vieil album de famille ? Mais il est tard, il faut se rentrer. On reprend la route qui descend vers la vallée, Raymond Privat nous salue de loin, et cette fois la caméra filme depuis l’arrière. Mouvement de détachement difficile, presque d’arrachement. — Jacques Morice (Télérama)