Ciné CLEP – Atlantic City

Mercredi 15 mai 2019 à 20h15

Bibliothèque Saint-Corneille, salle Michèle Le Chatelier

Entrée Gratuite

Réalisateur

Louis Malle

(1980)

Musique

Michel Legrand

Acteurs

Burt Lancaster Lou
Susan Sarandon Sally
Michel Piccoli Joseph
Kate Reid Grace
Hollis McLaren Chrissie
Robert Joy Dave
Al Waxman Alfie
Robert Goulet Singer

Synopsis

En cavale avec pour tout bagage leurs hardes de hippies et un paquet de drogue dérobé à la Mafia, Dave et Chrissie trouvent refuge à Atlantic City, chez la soeur de Chrissie, Sally, par ailleurs ex-épouse de Dave. Ce n’est que par égard pour le bébé de sa soeur que Sally accepte d’héberger le couple. A peine arrivé, Dave fait la connaissance du voisin de Sally, Lou Pascal, une vieille fripouille qui survit grâce à des paris minables et, surtout, grâce à la générosité de sa maîtresse, Grace, une ancienne reine de beauté hypocondriaque. Lou aide Dave à écouler son stock de drogue, mais ce dernier est abattu par les mafieux lancés à ses trousses…
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Ciné-CLEP : La Huitième Femme de Barbe-Bleue

Mercredi 3 avril 2019 à 20h15

Bibliothèque Saint-Corneille, salle Michèle Le Chatelier

Entrée Gratuite

Réalisateur

Ernst Lubitsch (Bluebeard’s Eighth Wife, USA, 1938)

Musique

Friedrich Hollaender

Acteurs

Claudette Colbert Nicole de Loiselle
Gary Cooper Michael Brandon
Edward Everett Horton le marquis de Loiselle
David Niven Albert de Régnier
Elizabeth Patterson Edwige
Herman Bing Pépinard
Warren Hymer Kid Mulligan
Lionel Pape Potin

Synopsis

C’est en souhaitant acquérir une veste de pyjama que Michael Brandon, un jeune milliardaire séjournant sur la Côte d’Azur, fait la connaissance de Nicole de Loiselle, la ravissante fille d’un noble désargenté. Les relations des deux jeunes gens commencent mal. Lui achète la veste, elle, le pantalon du pyjama. Mauvais présage qui ne décourage pas Michael dans ses tentatives de séduction. Nicole résiste tout d’abord, avant d’accepter d’épouser son riche prétendant, sur les conseils de son père. Apprenant peu de temps après la noce que Michael a déjà été marié à sept reprises, elle décide de se garantir financièrement contre lui…

Critique

Aurélien Ferenczi (Télérama)

En achetant un pyjama sur la Côte d’Azur, Michael Brandon, milliardaire américain, fait la connaissance de Nicole de Loiselle, aristocrate française désargentée. Ils se marient, mais la jeune femme découvre qu’elle est sa huitième épouse…

Le célèbre épisode du pyjama dont Gary Cooper ne prétend acheter que la veste – ce qui lui vaut d’être traité de communiste ! – est devenu le symbole de la « Lubitsch touch ». Le cinéaste aborde avec légèreté des thèmes censés choquer l’Amérique puritaine. Le code Hays a bien interdit la représentation à l’écran du lit conjugal (d’où l’abondance de lits jumeaux dans la comédie américaine). Comment admettre alors qu’homme et femme partagent un vêtement de nuit ? Chez Lubitsch, le graveleux est là, tout près, masqué par la flamboyance du marivaudage… Ici, Gary Cooper et Claudette Colbert vont épuiser les figures du duo amoureux. La mise en scène de Lubitsch suit ce catalogue exhaustif de positions amoureuses (positions de l’âme, évidemment) avec une invention sans cesse renouvelée : de la French Riviera aux intérieurs gigantesques et luxueux, l’espace se plie aux caprices du cinéaste, devient le symbole des intermittences du coeur. Un pur joyau, intégralement hilarant !

 




Ciné CLEP : Singularités d’une jeune fille blonde

Singularidades de uma Rapariga Loura

Mercredi 16 janvier 2019 à 20h15

Bibliothèque Saint-Corneille, salle Michèle Le Chatelier

Entrée Gratuite

Réalisateur

Manoel de Oliveira (2009)

Acteurs

Ricardo Trêpa Macário
Catarina Wallenstein Luisa Vilaça
Diogo Doria Oncle Macário
Carlos Santos Caixeiro
Julia Buisel Dona Vilaça
Leonor Silveira La femme du train
Filipe Vargas l’ami
Miguel Seabra le notaire
Rogério Samora l’homme au chapeau de paille

Synopsis

Dans un train, Macário raconte ses tourments à une étrangère. Il est tombé follement amoureux d’une jeune fille blonde apparue à la fenêtre en face de son bureau. Introduit par un ami, il la rencontre dans un cercle littéraire. Il désire l’épouser mais son oncle, pour qui il travaille comme comptable, s’y oppose. Comme il insiste, son oncle le renvoie et convainc ses relations professionnelles de ne pas lui donner de travail. Macário est alors forcé à l’exil pour gagner sa vie. Quand après d’autres péripéties il rentre enfin à Lisbonne, son oncle accepte le mariage. Mais le jeune homme découvre un trait de caractère troublant de sa fiancée…

Critique

par Jacques Morice (Télérama)

Dans un train qui file vers l’Algarve, un homme affligé raconte à une inconnue ses cruelles infortunes. Travaillant comme comptable dans la boutique de son oncle, il est tombé amoureux d’une jeune fille blonde, une voisine qui apparaît souvent à sa fenêtre, un éventail à la main. Tous deux font connaissance, l’amour est réciproque. Le jeune homme souhaite épouser l’élue mais l’oncle de cette dernière s’y oppose. Contraint de s’exiler, seul, au Cap-Vert pour gagner sa vie, Macário diffère sa demande en mariage en attendant d’avoir une situation financière stable…

Ce délicieux récit d’apprentissage réserve au moins deux surprises de taille — on ne les révélera pas —, qui montrent qu’il ne faut jamais se fier aux apparences, les souriantes comme les sévères. Avec presque rien, Oliveira nous transporte — en train ou à travers l’imaginaire. Il suffit de quelques accessoires, comme cet éventail chinois unique en son genre, de comédiens solides (de Diogo Dória à Luís Miguel Cintra, qui lit à un moment un poème de Pessoa), ou d’une muse mystérieuse, « blanche colombe de neige et d’or ». C’est simple comme bonjour, fluide, intemporel. Le contraire d’une leçon : un geste de cinéma détaché.




Ciné CLEP : IVANHOÉ

Mercredi 12 décembre à 20h15

Bibliothèque Saint-Corneille, salle Michèle Le Chatelier

Entrée Gratuite

Réalisateur : Richard Thorpe (1952)

Acteurs :

Robert Taylor Ivanhoé
George Sanders Bois-Guilbert
Elizabeth Taylor Rebecca
Norman Wooland le roi Richard Coeur de Lion
Joan Fontaine lady Rowena
Felix Aylmer Isaac
Robert Douglas Hugh de Bracy
Emlyn Williams Wamba

Synopsis

Le roi d’Angleterre, Richard Coeur de Lion, s’est mystérieusement évaporé sur le chemin du retour, après avoir longtemps guerroyé en Terre sainte. Ivanhoé, un noble Saxon à la fidélité inébranlable, part à sa recherche et retrouve sa trace en Autriche. Le roi Richard y est retenu captif par le duc Léopold qui, voyant bien le profit qu’il pourrait tirer de son prestigieux prisonnier, exige en échange de sa libération une somme faramineuse. Ivanhoé se hâte de regagner l’Angleterre. Son père le renie. Le prince Jean sans Terre, frère du roi, entend bien ne pas s’acquitter de la rançon et conquérir ainsi le trône. C’est auprès de la communauté juive d’Angleterre qu’Ivanhoé trouve quelque écho à sa demande…

La Critique

Guillemette Odicino (Télérama)

Ivanhoé, le preux chevalier saxon dévoué à la cause du roi Richard, affronte les chevaliers normands du félon prince Jean et fait battre le coeur de deux beautés, l’une saxonne, l’autre juive… Richard Thorpe, grand artisan de la MGM, réussit de flamboyantes scènes d’action : le tournoi d’Ashby et l’attaque du château de Torquilstone, où Ivanhoé doit une fière chandelle aux archers de Robin des bois, dont la tenue, pour une fois, n’est pas verte.

Mais la force dramatique du film est ailleurs : dans l’amour brûlant qu’éprouve le cruel Normand Bois-Guilbert (George Sanders, fascinant) pour Rebecca, qui préférerait mourir plutôt que de lui appartenir. Exacerbé par cette flamme, le duel final est digne des plus grandes tragédies. Bois-Guilbert affronte une dernière fois Ivanhoé pour décider du sort de Rebecca. S’il perd, elle vivra. S’il ­gagne, elle sera conduite au bûcher… L’honneur ou l’amour. Il sera trop tard quand la superbe et pieuse « infidèle » (Elizabeth Taylor, beauté de jais) comprendra que lui seul aurait su l’aimer. A travers Rebecca et son père, Isaac d’York, c’est aussi le statut des juifs, éternels apatrides, qui est superbement évoqué.

 




Ciné CLEP : Moonrise Kingdom

Mercredi 20 novembre à 20h15

Bibliothèque Saint-Corneille, salle Michèle Le Chatelier

Entrée Gratuite

Réalisé par Wes Anderson

Avec :

Bruce Willis le capitaine Sharp
Frances McDormand Laura Bishop
Kara Hayward Suzy
Edward Norton le chef scout Ward
Jared Gilman Sam
Bill Murray Walt Bishop

Synopsis

Dans les années 60, Suzy grandit entre ses trois petits frères et ses parents dans une vaste maison, sur une petite île perdue au large de la Nouvelle-Angleterre. Armée de ses jumelles, l’enfant, difficile, scrute le monde, observant en particulier les rencontres secrètes entre sa mère Laura et le capitaine Sharp, de la police locale. Le chef scout Ward dirige avec rigueur son camp d’été, à l’autre bout de l’île. Un petit mot et un trou dans la toile de tente lui apprennent que le jeune Sam Shatusky a pris la clef des champs. C’est là, à l’abri des regards, que Suzy et Sam se rejoignent. Amoureux depuis un an, ils ont planifié leur fugue par courrier. Ils tentent d’échapper aux scouts lancés à leur poursuite, alors qu’une tempête approche…

La critique

Wes Anderson a toujours pratiqué un cinéma insulaire, comme une bulle stylisée, un défi à la réalité. Cette fois, non seulement il se retranche sur une véritable île, mais il invoque le paradis forcément perdu d’une Amérique encore innocente — celle des sixties. Et si tous ses héros adultes se comportaient, jusqu’alors, comme des mômes inconsolables, Moonrise Kingdom place pour la première fois au centre de vrais enfants, deux petits amoureux. A travers le branle-bas de combat déclenché par leur disparition, le cinéaste parvient à faire exister toute une flopée de personnages tragi-comiques. Le chef scout (Edward Norton) dévoré de culpabilité. Les parents de la fugueuse, las d’eux-mêmes et de leur couple (Bill Murray, Frances McDormand). Le flic (Bruce Willis), amant sans espoir de la mère.

Lorsque les éléments se déchaînent sur tout ce petit monde, Moonrise Kingdom ­devient franchement haletant, entre cartoon et film catastrophe. Or cette efficacité n’enlève rien à l’art du microdrame, du déchirement en sourdine qui caractérise le cinéaste. La crique des fugueurs sentimentaux est rayée de la carte par la tempête ? Le fait est signalé en passant. Un simple effet collatéral, sans grande importance, et d’autant plus bouleversant. Avec l’épilogue, euphémique et sublime, on a l’impression d’assister à l’invention de la nostalgie.

Louis Guichard (Télérama)




Ciné Clep : La Vie et rien d’autre

Mercredi 10 octobre à 20h15

Bibliothèque Saint-Corneille, salle Michèle Le Chatelier

Entrée Gratuite

 

Réalisé par Bertrand Tavernier (1989)

Avec :

Philippe Noiret le commandant Dellaplane
Sabine Azéma Irène
Pascale Vignal Alice
Maurice Barrier Mercadot
Arlette Gilbert Valentine
François Perrot Perrin
Michel Duchaussoy le général Villerieux
François Caron Julien
Jean-Pol Dubois André
Daniel Russo le lieutenant Trévise
Louis Lyonnet Valentin
Charlotte Maury-Sentier Cora Mabel

Synopsis

En 1920, le commandant Dellaplane dirige le bureau chargé d’identifier les grands blessés et les cadavres de la Grande Guerre. Ses services sont sur le point de dégager un convoi sanitaire pris aux derniers jours de la guerre sous l’éboulement d’un tunnel ferroviaire, près de Verdun. Les familles affluent. Parmi elles, deux femmes : Irène, qui recherche son mari, et Alice, en quête de son fiancé. Dellaplane, que hantent véritablement les milliers de morts anonymes qui sont ses compagnons de travail depuis deux ans, se sent attiré par Irène. Dans le même temps commence le travail de sélection du cadavre qui aura l’honneur d’être enterré dans la tombe du soldat inconnu…

La critique par Guillemette Odicino (Télérama)

Cinq jours de novembre 1920 où vont se heurter Irène, bourgeoise farouche à la recherche de son mari, disparu au front, et le commandant Delaplane, héros obstiné (comme toujours chez Tavernier) qui comptabilise les morts de la boucherie de 14-18 ­envers et contre sa hiérarchie.

De villages en ruine en usines désaffectées, de tunnels effondrés en hôpitaux provisoires, Tavernier fait un constat de guerre effrayant, mais lance, parallèlement, un hymne vibrant à la vie à travers l’histoire d’amour pudique et fière d’une gazelle et d’un lion fourbu (superbe Philippe Noiret, récompensé d’un césar). Un film à la fois ample et intime, tout en bleu grisé et marron chair (à canon).




Ciné CLEP : The Truman Show

Mercredi 19 septembre à 20h15

Bibliothèque Saint-Corneille, salle Michèle Le Chatelier

Entrée Gratuite

Réalisé par Peter Weir (1998)

Avec :

Jim Carrey Truman Burbank
Ed Harris Christof
Laura Linney Meryl
Noah Emmerich Marlon
Natascha McElhone Lauren Sylvia
Holland Taylor la mère de Truman
Brian Delate le père de Truman
Blair Slater Truman jeune

Synopsis

Truman Burbank mène une vie banale dans une ville banale au bord de la mer. Jamais il ne s’est aventuré hors de la station balnéaire. Et pour cause : à sa naissance, Truman a été placé dans un village factice, peuplé de comédiens. Des caméras filment, en temps réel, ses moindres mouvements, et ses proches réagissent en fonction de scénarios préétablis. Un jour, Truman se lasse de son existence et décide de quitter la ville. Les producteurs, dirigés par Christof, qui diffusent ces images dans le cadre d’une série télé, mettent tout en oeuvre pour l’en empêcher, sans dévoiler le pot aux roses. Le malheureux finit par se douter de quelque chose. Mais comment croire l’inacceptable ?…

Critique du 19/11/2016

Par Marine Landrot (Télérama)

Le scénario de ce film, surprenant de bout en bout, repose sur une idée dont la révélation peut gâcher le plaisir. Sachez seulement qu’à 30 ans le héros, Truman, n’a jamais quitté sa ville natale et qu’il paraît bizarrement épié de toutes parts… Tout l’art de Peter Weir est de ne pas résoudre cette énigme trop vite. Il commence par installer un climat de malaise, avec un étrange silence ambiant et des prises de vues bancales. Comme si la caméra épousait le regard insistant des badauds ou le coup d’oeil furtif d’espions en équilibre au-dessus des toits. Et si cette ville n’était qu’une jolie toile d’araignée construite par la CIA pour coincer Truman ? Le doute est entretenu par de joyeuses fausses pistes. Jusqu’à ce que la lumière se fasse. Une lumière de carte postale, douceâtre, orangée. Mais une lumière qui fait très mal.

Car la morale de The Truman Show, abyssale, fait froid dans le dos. Le cinéaste épingle le voyeurisme qui se pare de bonne conscience : le droit à l’information totale, sans zones d’ombre, donc sans respect de la vie privée, comme si ne pas tout savoir, c’était ne rien savoir. Derrière la satire plaisante, il laisse entrevoir un monde terrifiant, sous haute surveillance.




Ciné CLEP : La programmation du 4ème trim 2018

Flyer Cine clep 2018




LA SCANDALEUSE DE BERLIN de Billy Wilder

la scandaleuse de Berlin 2

Mercredi 13 juin 2018 à 20h15

Au Théâtre à Moustaches

1 bis place Saint Jacques Compiègne

Réalisé par Billy Wilder (1948)

Avec Jean Arthur (Phoebe Frost) , Marlene Dietrich (Erika von Schlütow) , John Lund (le capitaine Pringle)…

Synopsis

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, une commission parlementaire américaine arrive à Berlin pour enquêter sur les moeurs et les conditions de vie des GI en Allemagne. Phoebe Frost, membre de la commission, puritaine et intransigeante, découvre les dessous de la réalité berlinoise, le marché noir et la prostitution. Elle apprend notamment qu’une chanteuse de cabaret et ancienne membre du parti nazi, Erika von Schlütow, bénéficie de la protection d’un officier américain, le capitaine Pringle. Celui-ci feint de tomber amoureux de la rigide Phoebe afin de l’amadouer. Conquise, celle-ci abandonne peu à peu sa cuirasse et se laisse séduire…

Critique du 18/02/2017

Par Guillemette Odicino (Télérama)

Genre : « nos âmes contre des lucky strike. »

Dès les premières images, où des représentants du Congrès américain survolent le Berlin en ruine de l’immédiat après-guerre, le style incisif de Billy Wilder est à l’oeuvre : « Donner du pain à celui qui a faim, c’est de la démocratie. Mais le faire avec ostentation, c’est de l’impérialisme », lance l’un d’eux à propos de l’aide américaine aux Berlinois. Le personnage de Jean Arthur, missionnée pour vérifier la bonne moralité des troupes d’occupation (elle va tomber de haut !) est un peu une cousine de Ninotchka (dont Wilder coécrivit le scénario pour Lubitsch), communiste pure et dure qui découvrait, horrifiée, les plaisirs du capitalisme. La représentante de l’Iowa, elle, est confrontée aux magouilles et à la « fraternisation » de l’occupant avec l’occupé…

Grande idée que d’avoir convaincu Marlene Dietrich de jouer une ex-nazie reconvertie en chanteuse opportuniste ! Ses dialogues avec l’officier américain qui la protège (John Lund, un peu fade) sont de véritables feux d’artifice de sous-entendus sexuels. Pourtant, derrière la comédie très insolente, il y a la ville. En ruines. En cendres. Le naturalisme des plans de Berlin (filmés en 1947, avant le tournage) est d’une profonde gravité.




ASSURANCE SUR LA MORT

Affiche

Mercredi 16 MAI 2018 à 20h15

Au Théâtre à Moustaches

1 bis place Saint Jacques Compiègne

Réalisé par Billy Wilder (1944)

 

Durée 107 mn

Nationalité : Etats-Unis

Avec Fred MacMurray (Walter Neff) , Barbara Stanwyck (Phyllis Dietrichson) , Edward G Robinson (Barton Keyes) …

Année : 1944

Synopsis

Walter Neff, un agent d’assurances, effectue, comme à son habitude, un démarchage à domicile dans un quartier chic de Los Angeles. Alors qu’il s’attend à rencontrer monsieur Dietrichson, qui est déjà son client, il tombe sur son épouse, Lola. La jeune femme a tôt fait de séduire Walter, qui ne flaire pas tout de suite le piège. Lola le relance sur les assurances-vie. Elle souhaiterait en faire bénéficier son mari à son insu. Trop sûr de lui pour sentir venir le drame, Walter s’exécute. Lola a tôt fait de le convaincre d’aller plus loin et d’assassiner son mari, afin que tous deux puissent ensuite toucher la confortable prime. Mais les choses ne se passent pas tout à fait comme prévu…

Critique du 21/02/2018

Par Guillemette Odicino (Télérama)

Genre : diamant noir.

Dès son troisième film américain, Billy Wilder signe un chef-d’œuvre du film noir, alors que l’expression « film noir » n’a même pas encore été inventée… Tout y est novateur. La structure narrative est inédite pour l’époque, avec son ouverture sur le monologue de Fred MacMurray qui enregistre sa confession sur son dictaphone. Il a tué pour que Barbara Stanwyck, garce vénale et manipulatrice, touche la prime d’assurance de son mari. Le film sera un long flash-back, le suspense ne reposant plus sur l’identité du coupable, mais sur la fatalité qui s’acharne sur les amants meurtriers. Billy Wilder aimait que son assassin soit un type banal auquel le spectateur pouvait s’identifier. Ce grand cynique montrait ainsi que n’importe qui peut tuer, poussé par le démon de la chair ou par l’appât du gain.

Moment inoubliable : l’excitation quasi sexuelle sur le visage en gros plan de Barbara Stanwyck pendant que Fred MacMurray tue son mari hors champ, sur le siège arrière de la voiture. L’actrice, intelligente, immédiatement séduite par le scénario, avait accepté sans hésiter ce rôle de femme fatale, et, dans le genre, son interprétation reste un modèle. Fred MacMurray, lui, s’inquiéta pour son image et se fit prier. Impressionnant à chaque vision, Assurance sur la mort est considéré par Woody Allen comme « le plus grand film jamais tourné ».